Système immunitaire féminin et ménopause
Il ne faut pas sous-estimer l’impact des troubles liés à la ménopause sur les femmes sur leur lieu de travail. En Grande-Bretagne par exemple, ceux-ci coûtent à l’économie environ 14 millions de jours de travail par an. De plus, la ménopause affaiblit le système immunitaire des femmes concernées : il n’est plus aussi performant ; les agents pathogènes ont alors la partie beaucoup plus facile que lorsque la femme est plus jeune. Cependant, la phytothérapie ou encore la naturopathie peuvent apporter ici une précieuse contribution.
Le système immunitaire de la femme
En principe, le système immunitaire de la femme est mieux armé contre les agents pathogènes que celui de l’homme. Sur le plan de l’évolution, cela peut s’expliquer par le fait que la femme enceinte doit être en mesure de se protéger des infections, non seulement elle-même, mais aussi l’enfant à naître.
Au moment de la ménopause, cet avantage disparaît – en particulier au début de la ménopause, lorsque le taux d’hormones sexuelles féminines subit de fortes variations. Mais aussi plus tard, au cours de la ménopause, dès que le taux d’œstrogènes baisse en continu, le système immunitaire féminin n’est plus aussi performant que durant les jeunes années.
La ménopause et les défis dans la productivité
Pourquoi cela relève-t-il de la santé publique* ? Car les troubles liés à la ménopause peuvent devenir un défi physique et mental qui altère les travailleuses dans leur efficacité professionnelle. L’administration et les entreprises britanniques ont déjà pris conscience de cette réalité ; il existe désormais des directives et des mesures de soutien spécifiques.
Selon une étude de l’entreprise Vodafone, un milliard de femmes au niveau mondial seront ménopausées en 2025 ; cela correspond à 12% de la population globale. Leurs besoins durant cette phase particulière de leur vie doivent être pris au sérieux et davantage présents dans la conscience collective.
Quel est le rapport entre les œstrogènes et le système immunitaire ?
Les fortes variations au début de la ménopause auxquelles le taux d’hormones sexuelles féminines est soumis, ont une influence sur le système immunitaire féminin. Les œstrogènes, en particulier, interagissent avec les cellules immunitaires. Certaines femmes l’ont peut-être déjà constaté lors de la phase fertile de leur vie.
Au cours de la première moitié de cycle, lorsque les taux d’œstrogènes sont élevés, le système immunitaire est renforcé. En revanche, les taux d’œstrogènes et de progestérone diminuent vers la fin du cycle. C’est pour cette raison que les femmes sont un peu plus sensibles aux infections de toutes sortes juste avant leurs menstruations.
Quelle est l’importance des muqueuses ?
En raison des changements hormonaux, les muqueuses s’affinent et ne sont plus aussi bien irriguées qu’auparavant. Mais ce sont justement les muqueuses du nez et du pharynx qui constituent les premiers remparts contre les agents pathogènes (p.ex. en cas de rhume, de grippe, de Covid). Lorsque les muqueuses sont affaiblies, elles laissent les germes pénétrer beaucoup plus facilement dans le corps.
Il est donc important de renforcer le mieux possible les muqueuses. Ce qui va aider :
- Boire abondamment maintient les muqueuses humides. Il faut boire deux litres minimum par jour. De l’eau plate ou de l’infusion aux fruits de préférence.
- Éviter l’air ambiant sec, un humidificateur peut être une bonne solution.
- Procéder régulièrement à des rinçages des voies nasales, p.ex. avec une solution saline isotonique. Les agents pathogènes sont ainsi éliminés tout en apportant des soins à cette peau délicate.
- L’huile de tournesol peut aider lorsque le nez est très sec et irrité. Application : déposer une gouttelette d’huile sur un doigt et en tamponner l’intérieur des narines.
Troubles du sommeil liés à la ménopause et système immunitaire
Il a été prouvé que le manque de sommeil affaiblissait le système immunitaire. Durant la ménopause, les femmes souffrent souvent de problèmes d’endormissement ou de sommeil continu. Pourquoi ?
Comme pour de nombreux symptômes au cours de cette étape de la vie, les changements hormonaux sont ici encore l’élément déclencheur. Les hormones sexuelles féminines œstrogènes ont une action entre autres sur les processus métaboliques dans le cerveau.
Elles favorisent un rythme du sommeil sain avec les phases de sommeil profond nécessaires à la récupération et les phases de sommeil paradoxal pendant lesquelles nous rêvons et assimilons ce que nous avons vécu au cours de la journée. Le sommeil n’est plus aussi profond lorsque le taux d’œstrogènes baisse. La succession de chaque phase de sommeil est perturbée, on se réveille en permanence et on a des difficultés à retrouver le sommeil.
À cela s’ajoute que de nombreuses femmes ménopausées ont des bouffées de chaleur nocturnes à plusieurs reprises, accompagnées de transpiration excessive. Trempée de sueur, on commence alors à frissonner – et on est soudain tout à fait réveillée. Et si on doit en plus changer le pyjama et peut-être même les draps, il faut effectivement un peu de temps pour se rendormir.
Dans le cas de telles attaques à répétition au cours de la nuit, il n’est pas étonnant lorsque les femmes ne se sentent pas fraîches et disposes le matin.
Problèmes psychiques et système immunitaire
Certaines femmes commencent à ruminer pendant cette étape de la vie, au cours de laquelle il faut faire face à toutes sortes de changements. Les enfants quittent peut-être le giron familial ou les parents deviennent dépendants. Certaines femmes réfléchissent parfois aussi si elles doivent tout recommencer à zéro professionnellement.
À cela s’ajoutent les transformations physiques. Des pensées telles que « Suis-je encore séduisante ? », ou « Mon rôle dans mon couple ou bien même dans la société est-il en train de changer ? », préoccupent de nombreuses femmes.
Les variations d’humeur liées aux hormones et, éventuellement, une irritabilité ou une nervosité accrues représentent des contraintes supplémentaires. Tout ceci constitue une mauvaise base pour un endormissement et un sommeil continu ainsi que pour une journée sereine.
Retrouver l’équilibre grâce à la nature
Dans la mesure du possible, les femmes doivent éviter d’avoir recours aux somnifères chimiques. Le risque de dépendance est très élevé en raison des substances qu’ils contiennent.
Selon les situations, différentes plantes médicinales peuvent être utilisées avec succès.
- De nombreuses femmes apprécient la sauge par exemple en raison de son effet équilibrant et fortifiant sur le système nerveux neurovégétatif, ce qui atténue la transpiration excessive et les bouffées de chaleur.
- L’extrait d’actée à grappes aide à rétablir le déséquilibre hormonal. Les préparations à base de trèfle rouge et de soja ont des effets similaires grâce à leurs œstrogènes d’origine végétale.
- Le millepertuis a fait ses preuves en cas d’humeur dépressive.
- Les infusions ou les extraits à base de houblon, de valériane, de mélisse ou de passiflore ont un effet apaisant et favorisent le sommeil.
Remarque : Si les remèdes naturels n’ont pas un effet immédiat sur le sommeil, ne pas perdre patience. Il peut être nécessaire de prendre une dose quotidienne jusqu’à trois semaines avant que les plantes médicinales ne produisent leur plein effet.
Renforcer le système immunitaire pendant la ménopause
- Une alimentation équilibrée, la plus variée possible avec beaucoup de fruits et légumes frais est essentielle. Par exemple, les fruits et légumes suivants se sont avérés particulièrement bons pour les défenses immunitaires : le brocoli, le chou, les carottes, l’ail, les agrumes, toutes les baies foncées et les noix. Les fibres présentes en abondance surtout dans les légumes et les produits à base de céréales complètes stimulent l’intestin – après tout, il abrite une grande partie du système immunitaire humain.
- Depuis quelques temps, on sait aussi que la vitamine D joue un rôle essentiel pour le système immunitaire. Il est vrai que notre peau en produit lorsqu’elle est exposée au soleil, mais en automne et en hiver, cela est souvent insuffisant – en partie parce que nous sortons bien moins. Il est donc pertinent de manger régulièrement des poissons de mer comme le saumon ou les maquereaux ; la recommandation des experts est de deux fois par semaine.
- Il ne faut pas oublier l’effet apaisant de l’exercice physique sur les défenses immunitaires. L’idéal est de pratiquer au moins trois fois par semaine un sport d’endurance modéré comme le jogging ou le vélo, si possible à l’air libre pour faire le plein d’oxygène. Il s’agit toutefois de ne pas se surmener, car cela affaiblit les défenses.
- Les stimuli de température sont également un bon entraînement pour les cellules immunitaires, tel que le sauna ou les douches alternant le chaud et le froid. Pratiqués régulièrement, ils permettent de renforcer au mieux le système immunitaire.
*Santé publique est la science et la pratique de la prévention des maladies, de la prolongation de la vie et de la promotion de la santé par des efforts organisés de la société.