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Anémie pendant la grossesse : causes, risques et traitements

L'anémie pendant la grossesse est une préoccupation fréquente chez les femmes enceintes. Cette pathologie, qui touche près d'un tiers des grossesses lors du dernier trimestre, se caractérise par une diminution du taux d'hémoglobine dans le sang. Femme enceinte dans la nature

Bien que souvent physiologique en raison de l’hémodilution normale chez la femme enceinte, l’anémie peut aussi être causée par des carences en fer, en folates ou en vitamine B12. Sans prise en charge adaptée, elle peut entraîner des complications pour la santé de la mère et du bébé.

Découvrez les causes, les symptômes, les risques et les traitements de l’anémie gravidique.


Sommaire :

1- Qu’est-ce que l’anémie gravidique ?

2- Causes et facteurs de risque

3- Symptômes et diagnostic

4- Risques et complications

5- Traitement et prévention


Qu’est-ce que l’anémie gravidique ?

Définition et prévalence

L’anémie correspond à un taux d’hémoglobine trop bas dans le sang. Pendant la grossesse, le volume sanguin augmente mais pas suffisamment la production de globules rouges, ce qui entraîne une dilution de l’hémoglobine.

Résultat : environ un tiers des femmes enceintes souffrent d’anémie au cours du 3ème trimestre. Si elle n’est pas dépistée et traitée à temps, cette carence en fer peut avoir des conséquences sur la santé de la mère et du bébé.

Pourquoi l’anémie est-elle fréquente pendant la grossesse ?

Le corps de la femme enceinte subit d’importants changements physiologiques pour s’adapter à la croissance du fœtus. Le volume sanguin augmente jusqu’à 50% afin d’assurer un apport suffisant en oxygène et en nutriments à l’enfant à naître.

Cependant, cette augmentation du volume plasmatique n’est pas toujours accompagnée d’une production suffisante de globules rouges, entraînant une dilution de l’hémoglobine, appelée hémodilution. De plus, les besoins en fer du fœtus augmentent considérablement durant la grossesse, puisqu’il constitue ses propres réserves pour les premiers mois après la naissance.

Cette combinaison d’une hémodilution et d’une demande accrue en fer explique la fréquence de l’anémie chez les femmes enceintes, en particulier au troisième trimestre. Un dépistage régulier et une supplémentation adaptée permettent de prévenir les complications pour la santé de la mère et de l’enfant.

Causes et facteurs de risque

La carence en fer, principale cause

La carence en fer est responsable de 95% des anémies pendant la grossesse.

Cette carence s’explique le plus souvent par des besoins accrus, des réserves insuffisantes ou une malabsorption du fer.

Les besoins en fer augmentent considérablement au cours de la grossesse pour assurer le développement du fœtus et la création de ses propres réserves. De plus, l’hémodilution physiologique de la grossesse dilue l’hémoglobine, accentuant le déficit.

Les réserves en fer préexistantes sont souvent insuffisantes, surtout en cas de grossesses rapprochées ou chez les femmes ayant des règles abondantes. Une alimentation pauvre en fer et certaines pathologies intestinales altérant l’absorption du fer aggravent le problème.

La solution passe par une supplémentation systématique en fer dès le début de la grossesse, associée à une alimentation riche en fer et en vitamine C qui favorise son absorption. Un suivi régulier permet d’adapter les doses si besoin pour éviter les complications de l’anémie ferriprive.

Autres carences nutritionnelles

Outre la carence en fer, d’autres déficits nutritionnels peuvent provoquer une anémie durant la grossesse. Un manque de folates (vitamine B9) et de vitamine B12 peut perturber la synthèse des globules rouges et entraîner une anémie.

Une carence en folates touche 0,5 à 1,5% des femmes enceintes. Elle augmente le risque d’anomalies du tube neural chez le fœtus, comme le spina bifida. Un déficit en vitamine B12, bien que plus rare, peut survenir notamment chez les femmes suivant un régime végétalien strict.

Le dépistage par prise de sang permet de diagnostiquer ces carences spécifiques. Une supplémentation adaptée en vitamines B9 et B12 sera alors prescrite pour corriger l’anémie et prévenir d’éventuelles complications pour la mère et l’enfant.

Facteurs de risque à surveiller

Certains facteurs augmentent le risque de développer une anémie durant la grossesse :

  • Grossesses rapprochées : si les grossesses sont trop rapprochées, l’organisme maternel n’a pas le temps de reconstituer ses réserves en fer.
  • Grossesse multiple : les besoins en fer sont accrus pour assurer le développement de plusieurs fœtus.
  • Régime végétarien ou végétalien : ces régimes peuvent entraîner des carences en fer si mal équilibrés.
  • Troubles digestifs : certaines pathologies intestinales comme la maladie de Crohn ou une chirurgie digestive peuvent altérer l’absorption du fer.
  • Saignements importants lors des règles avant la grossesse : ils peuvent épuiser les réserves en fer.
  • Vomissements incoercibles pendant la grossesse : ils peuvent réduire l’absorption des nutriments dont le fer.

Un suivi régulier par dosage sanguin permet de dépister ces situations à risque. Une supplémentation adaptée en fer sera alors mise en place pour prévenir l’anémie et ses complications pour la mère et l’enfant.

Symptômes et diagnostic

Reconnaître les symptômes

L’anémie pendant la grossesse peut parfois passer inaperçue car ses symptômes sont souvent discrets au début. Une fatigue intense et inhabituelle, une pâleur marquée de la peau, un essoufflement même lors d’efforts légers et des sensations de vertiges doivent cependant vous alerter.

Soyez attentive à ces signaux que votre corps vous envoie. Un diagnostic précoce de l’anémie est essentiel pour mettre en place un traitement adapté et éviter les complications pour vous et votre bébé. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre sage-femme lors de vos consultations prénatales.

Il est important de noter que l’anémie peut aussi être asymptomatique chez certaines femmes enceintes. C’est pourquoi un suivi régulier avec des analyses sanguines est indispensable tout au long de la grossesse pour dépister une éventuelle carence en fer, même en l’absence de symptômes évocateurs.

Examens de dépistage

Le diagnostic de l’anémie pendant la grossesse repose principalement sur deux examens sanguins : la numération formule sanguine (NFS) et le dosage de la ferritine. La NFS permet de vérifier le taux d’hémoglobine, protéine présente dans les globules rouges qui assure le transport de l’oxygène. Un taux inférieur aux normes définies pour chaque trimestre signe une anémie.

Le dosage de la ferritine sérique, quant à lui, reflète les réserves en fer de l’organisme. Une valeur basse confirme une carence martiale, principale cause d’anémie gestationnelle. Votre médecin ou votre sage-femme vous prescrira ces analyses tout au long de votre grossesse.

Un dépistage systématique est réalisé au premier trimestre, puis les contrôles s’adaptent à votre situation. En l’absence de facteurs de risque, une nouvelle NFS sera effectuée au 6ème mois. Mais en cas d’anémie avérée, un suivi rapproché s’impose, avec des bilans sanguins mensuels pour surveiller l’efficacité du traitement et ajuster les doses de suppléments si besoin. L’objectif est de maintenir un bon statut martial jusqu’à l’accouchement pour garantir votre santé et le développement optimal de votre bébé.

Prise de sang
©Unsplash

Risques et complications

Risques pour la mère

Une anémie non traitée pendant la grossesse expose la future maman à une fatigue intense qui peut devenir handicapante au quotidien. Son système immunitaire est également fragilisé, la rendant plus vulnérable aux infections.

Lors de l’accouchement, les risques de complications sont accrus. Les pertes de sang, déjà conséquentes lors d’un accouchement normal, peuvent être d’autant plus mal tolérées en cas d’anémie. Une hémorragie du post-partum est alors à craindre, nécessitant parfois une transfusion sanguine en urgence.

Pour prévenir ces complications, un suivi régulier par dosage de l’hémoglobine est indispensable tout au long de la grossesse. En cas d’anémie avérée, une supplémentation en fer et en vitamines sera mise en place pour rétablir des taux satisfaisants et sécuriser l’accouchement. Une alimentation riche en fer et en vitamine C, qui favorise son absorption, est également conseillée.

Conséquences pour le fœtus

L’anémie pendant la grossesse peut avoir de sérieuses répercussions sur le développement du fœtus. En effet, lorsque la future maman souffre d’un manque de fer, le bébé en devenir risque de ne pas recevoir suffisamment d’oxygène pour assurer sa croissance optimale, en particulier au niveau cérébral.

Ce déficit en oxygène peut entraîner un retard de croissance intra-utérin. Le fœtus grandit alors plus lentement que la normale et présente un poids inférieur aux courbes standard à la naissance. Cette situation le rend plus vulnérable et peut nécessiter une prise en charge médicale spécifique.

De plus, l’anémie maternelle augmente le risque d’accouchement prématuré, avant 37 semaines d’aménorrhée. Un bébé né trop tôt aura des organes immatures, en particulier ses poumons, et pourra rencontrer des difficultés respiratoires. Son système immunitaire encore fragile le rendra aussi plus sensible aux infections.

Enfin, le nouveau-né d’une maman carencée en fer pendant la grossesse risque fort de souffrir d’anémie néonatale. Ses réserves en fer étant insuffisantes, il devra bénéficier d’une supplémentation dès les premiers jours de vie pour éviter tout retard de développement. Un suivi pédiatrique régulier s’avèrera indispensable.

Importance d’un diagnostic précoce

Un dépistage précoce de l’anémie pendant la grossesse est essentiel pour la santé de la mère et du bébé. En effet, une carence en fer non traitée peut entraîner une fatigue intense chez la future maman, augmenter le risque d’infections et de complications lors de l’accouchement.

Pour le fœtus, les conséquences peuvent être graves : retard de croissance, risque accru de prématurité, petit poids de naissance, voire anémie néonatale. Un suivi régulier par des analyses sanguines tout au long de la grossesse permet d’identifier rapidement une éventuelle anémie et de mettre en place un traitement adapté à base de suppléments en fer et en vitamines.

Cette prise en charge précoce est la clé pour éviter les complications et assurer le bon développement du bébé. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre sage-femme qui sauront vous accompagner.

©Freepik

Traitement et prévention

Supplémentation en fer

La carence en fer est la principale cause d’anémie pendant la grossesse. Pour y remédier, une supplémentation en fer est systématiquement prescrite à partir du 4ème mois de grossesse, voire plus tôt en cas de réserves insuffisantes.

Les doses recommandées sont de l’ordre de 30 à 60 mg de fer élément par jour, à adapter selon la sévérité de l’anémie. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à l’accouchement, et même quelques semaines après pour reconstituer les réserves.

Dans les cas les plus sévères, le recours à des perfusions de fer peut s’avérer nécessaire. Cette solution permet de corriger rapidement l’anémie lorsque la voie orale est insuffisante ou mal tolérée. Le suivi régulier du taux d’hémoglobine permettra d’ajuster la supplémentation si besoin pour assurer le bien-être de la mère et du bébé.

Alimentation adaptée

Pour augmenter vos apports en fer pendant la grossesse, il est essentiel d’adapter votre alimentation. Nous vous recommandons de privilégier les aliments naturellement riches en fer comme la viande rouge, le poisson, les légumineuses (lentilles, pois chiches), les céréales enrichies et certains légumes verts à feuilles.

Alimentation riche en fer
©Freepik

Cependant, une erreur courante est de penser que consommer ces aliments suffit. En réalité, l’absorption du fer peut être limitée par la présence de calcium ou de polyphénols dans le même repas. Le thé et le café, par exemple, réduisent significativement l’assimilation du fer.

La solution est d’associer systématiquement des sources de vitamine C à vos aliments riches en fer. Un simple jus d’orange ou une portion de brocoli permet de booster l’absorption du fer jusqu’à 5 fois plus ! Répartissez aussi vos prises de fer et de calcium (produits laitiers) à différents moments de la journée. Ces petits réflexes nutritionnels font toute la différence pour optimiser votre statut en fer et prévenir l’anémie durant votre grossesse.

Des compléments alimentaires tels que Strath Iron peuvent également être utiles pour prévenir ou corriger l’anémie pendant la grossesse. Ce produit contient du fer issu du koji, de la levure végétale fermentée et de la vitamine C naturelle. Grâce à sa forme fermentée, le fer est particulièrement bien absorbé par l’organisme, favorisant ainsi son assimilation. De plus, la vitamine C présente dans Strath Iron optimise encore davantage l’absorption du fer. La prise d’un comprimé, qui couvre 100% des apports journaliers recommandés en fer, est conseillée 30 minutes avant le petit-déjeuner ou 2 heures après un repas. Cette supplémentation ciblée, associée à une alimentation équilibrée et un suivi médical régulier, contribue à prévenir les carences en fer et leurs conséquences pour la santé de la mère et de l’enfant, dans une approche naturelle et bienveillante.

Suivi et contrôles

Un suivi médical régulier est indispensable pour surveiller l’évolution de l’anémie tout au long de la grossesse. Des analyses sanguines fréquentes permettront de contrôler le taux d’hémoglobine et d’ajuster si besoin la supplémentation en fer et en vitamines.

En l’absence d’anémie avérée, une numération formule sanguine sera prescrite au minimum à chaque trimestre. Mais si une carence en fer est détectée, un suivi mensuel s’imposera pour vérifier l’efficacité du traitement. L’objectif est de maintenir un taux d’hémoglobine satisfaisant jusqu’à l’accouchement, afin d’éviter les complications pour la mère et l’enfant.

 


En conclusion, l’anémie pendant la grossesse est une pathologie fréquente qui touche près d’un tiers des femmes enceintes au 3ème trimestre. Bien que souvent physiologique en raison de l’hémodilution, elle peut aussi être causée par des carences en fer, en folates ou en vitamine B12. Sans prise en charge adaptée, l’anémie peut entraîner fatigue intense, risque accru d’infections et de complications obstétricales pour la mère, ainsi qu’un retard de croissance, une prématurité ou une anémie néonatale pour le bébé.

Un dépistage régulier par numération formule sanguine et une supplémentation en fer et vitamines, associés à une alimentation équilibrée riche en fer et en vitamine C, permettent de prévenir et corriger l’anémie pour assurer le bien-être de la mère et le développement optimal de l’enfant, dans une approche naturelle et bienveillante chère à A.Vogel.


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